Avec le premier, on savoure toutes les premières fois, pris dans le tourbillon de la vie de jeunes parents,
Avec les petits frères, on observe avec fierté cette complicité naissante…
Avec un p’tit dernier, on savoure les dernières fois avec une pointe de nostalgie…
On laisse trainer les choses, comme le berceau dans la chambre des parents…
Par contre, je n’ai pas allaité la p’tite dernière aussi longtemps que les grands…
Je ne l’ai pas allaité aussi longtemps que je l’aurai voulu…
Quand à la dernière visite chez le médecin, on a du la peser 2 fois pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’erreur… c’était un peu la surprise et la douche froide…
Je ne sais pas pour les autres mamans, mais j’ai toujours hâte de savoir comment ils ont grandis d’un mois sur l’autre… (allant même parfois jusqu’à faire des pronostics avec le papa… )
Mais cette fois-ci, pas de doute possible, la miss avait cassé sa courbe de croissance…
Pourquoi ? Comment ?
On n’en savait trop rien, car même en ayant débuté la diversification, la courbe peinait à remonter…
Une piste, le reflux… qui normalement devait disparaitre sur les premières semaines voire mois…
Le médecin me demande de la passer peu à peu aux biberons avec un lait épaissi pour voir si on arrive à grappiller quelques grammes sur la balance…
Le lait maternel étant plus liquide, se digère mieux certes, mais il a aussi tendance à remonter plus facilement…
Chaque biberon apportait avec lui son lot de stress (passera-passera pas) et je ne vous parle même pas des pesées…
Aucun doute, la balance a bien été rentabilisée…
Sans amélioration, passage par la case spécialiste qui lui prescrit un traitement pour le reflux.
Enfin !
Selon lui, mon lait n’était pas assez nourrissant et je n’en avais plus assez.
Alors oui, je sais bien que ce n’est pas possible, que le lait de maman est fait pour les enfants, et que c’est ce qu’il y a de mieux pour nos petits, tant sur le plan nutritionnel qu’émotionnel…
Vous prêchez une convaincue !
Mais quand il en va de la santé de son enfant, le sien et pas celui de la voisine,
et que le combo « lait épaissi-traitement anti-reflux » fonctionne,
on veut bien perdre la bataille de l’allaitement.
Oui je parle de bataille,
Parce que ces dernières semaines n’ont pas été évidentes, ni pour la miss, qui ne comprenait pas « Pourquoi Maman ne me donne plus que des biberons alors que je sens bien le lait, moi… »
Ni pour moi, qui me trouvais désemparée, face à ce bébé qui pleure, alors que j’avais les moyens de la calmer en 2 secondes à portée de soutien-gorge…
Les biberons étaient dignes d’un match de catch,
Une véritable guerre des nerfs, laquelle d’entre nous céderait en premier…
« De toute façon, Maman ne va pas me laisser mourir de faim »,
« Si je ne bois pas mon bib’, j’aurais droit à une tétée après… alors je vais attendre, et en pleurant très très fort, ça devrait même arriver plus vite… »
Et puis il a fallu tenir bon,
Lui parler, lui expliquer que pour son bien, il fallait la passer au biberon, que je m’occuperais toujours autant d’elle, que je serais toujours là, et que je n’allais pas l’abandonner… Qu’il fallait que je la laisse grandir un peu…
Oui je sais, ça peut paraitre bizarre de parler à un bébé de 8 mois comme ça…
Je ne sais pas si elle m’a écouté.
Mais ce que je sais, c’est que le fait de lui avoir dit à voix haute, m’a confortée dans ma décision.
Je me suis entendu lui dire !
J’ai dit « Maman va te donner des biberons » et donc maman a donné un biberon, puis deux, puis trois…
Pas de négociations, ni de retour en arrière.
Pas de « je te donne un biberon maintenant et demain on en remplacera un ou deux par une tétée… »
Ne pas céder, que ce soit à 15h ou encore à 2h du matin, en train de faire les 100 pas dans le noir,
Ne pas céder et compter les heures sans tétées…
Les heures, puis les jours…
Faire le plein de tisane à base de sauge pour stopper la lactation le plus rapidement possible et ne pas être tentée de remettre un pied dedans… par pure nostalgie… par pur égoïsme…
On perd un peu en confort, l’allaitement avait quand même quelques côtés pratiques,
On part en balade les mains dans les poches, du moment que maman est là, tout va bien…
Sauf que maintenant c’est biberon-eau-lait et tout le toutim…
Tout comme il faut veiller à avoir toujours au moins une boite de lait et une bouteille d’eau d’avance, pour ne pas tomber en panne un soir ou un week-end…
(Petite astuce de maman : je « cache » une bouteille d’eau dans le placard avec du scotch sur le bouchon, pour être sure qu’on ne la prenne pas par mégarde lorsque le pack familial est fini…) Comme j’ai toujours un blédidéj’ à la maison, au cas où…
La température du biberon est plus longue à atteindre aussi…
Le chauffe-biberon met quelques minutes avant d’obtenir la température parfaite.
Ces minutes peuvent paraitre bien longues au milieu de la nuit, surtout quand on croise les doigts pour que les pleurs ne réveillent pas toute la maisonnée.
Pas compliqué ! Le temps que MissLili soit allaitée, P’tit Mari ne l’entendait pas et dormait une nuit complète… (ou presque, entre deux cauchemars ou doudous perdus des grands…)
Ne comprenant d’ailleurs pas toujours pourquoi j’avais l’air fatiguée le matin au réveil…
Et s’estimant chanceux par rapport aux collègues qui vivaient des nuits compliquées…
Maintenant, il l’entend et comprend ce que c’est qu’avoir un enfant qui se réveille la nuit… 😉
Mais j’ai gagné des câlins… Et oui, ma fille me fait des câlins, des vrais, et pas des tétées-câlins.
Elle vient se nicher contre moi, elle ne cherche plus à tirer sur mon tshirt…
Non, elle fait juste un câlin !
Et puis finalement, le fait que la décision se soit imposée à moi pour le bien de ma fille, est peut-être une bonne chose.
Lui permettre se détacher un peu de moi pour la laisser grandir !
Notre aventure « allaitement » est maintenant belle et bien terminée, pas forcément de la façon que je m’étais faite, mais je le vis bien 😉
Parce que, finalement, le plus important dans cette histoire, c’est que chacune y trouve son compte !
« Et pour rassurer les parents encore un peu plus, j’ai fait pencher la balance du bon coté…
et super bonus, je fais mes nuits* et mes dents sont sorties sans qu’on s’en rende compte…
Mais oui Maman, c’est pas parce que je grandis, que c’est moins bien la vie avec vous… »
*Je sens qu’écrire ces quelques mots, va nous porter la poisse… 😛