À la fin de chaque grossesse, comme toutes les futures mamans, j’ai préparé ma valise et celle de bébé.
Mais j’avais un autre rituel, si l’on peut dire…
La grande angoissée que j’étais (je suis) avait besoin de laisser une lettre à mon mari et aux enfants s’il devait m’arriver quelque chose pendant l’accouchement.
Laisser une trace, leur dire que je les aime, une sorte de testament des sentiments.
Une lettre ou plutôt quatre lettres dont mon cher et tendre n’a jamais su l’existence.
Des lettres que j’ai caché à chaque fois au moment de partir, là où je savais qu’il les trouverait si besoin…
Des mots pleins d’amour, plein de peurs, que j’ai eu du mal à écrire sans pleurer, recommencer des dizaines de fois.
Raturer, déchirer…
Et puis, je suis toujours rentrée à la maison…
Alors une fois, tous bien ensemble, rassurée et heureuse, je jetais ces lettres.
Si il les avait trouvé, il aurait pu y lire tout l’amour que j’ai pour lui.
Toute la fierté aussi…
Fier de lui, mais aussi fière de moi, de nous, d’avoir eu de si beaux enfants avec ce si bon papa qui s’ignore…
Il aurait aussi pu lire qu’il est le meilleur papa,
Que des doutes et ses questions n’ont pas lieu d’être,
Qu’il n’a qu’à voir comment les enfants attendent son retour le soir,
Qu’il est notre pilier !
Qu’avec lui, on se sent fort et qu’on a peur de rien ni personne !
Il aurait pu y lire plus d’amour que dans tous les “je t’aime” du quotidien.
Ces lettres ne sont plus là, mais moi oui…
Alors j’espère que malgré mon caractère à la noix, je saurais lui montrer à quel point je l’aime et le bouffer des yeux en cachette pendant encore des dizaines et des dizaines d’années.
Et parce que je sais que tu me lis… Sans rien dire, l’air de rien…
Je t’aime !
Et ne lèves pas les yeux au ciel parce qu’ils sont un peu embués…
Prends plutôt un Kleenex 😛