À 32 semaines,
Je ne vois plus mes pieds quand je suis debout,
Je suis obligée de m’asseoir pour faire mes lacets, alors vivement les beaux jours, qui finiront bien par arriver pour ressortir les jolies ballerines si faciles à enfiler…
Je suis essoufflée en montant les escaliers même doucement… Alors que je les montais et les dévalais 4 à 4, il y a encore quelques mois…
Je suis bien contente que le p’tit dernier (pour le moment), gagne en autonomie, et n’ai plus trop besoin d’être porté.
Je marche en canard et les gens se retournent en magasin en me voyant arriver…
Peut-être ont-ils peur que j’accouche maintenant, entre le rayon lessive et couches…
À 32 semaines,
Je me rends compte que le temps est un farceur, il passe vite et lentement à la fois…
Je me revois encore avec mon sourire bête, mes questions plein la tête et les résultats de la prise de sang à la main… comme si c’était avant-hier.
Je nous imagine dans quelques semaines, réunis, tous les cinq…
J’ai hâte de découvrir le visage de ce tout petit, qui chaque jour fait sa séance de gym pour nous deux… à coups de pieds et de tête…
J’ai hâte de voir la réaction des « grands » face à leur « tout-petit-frère », comme ils aiment à l’appeler.
Mais je sais aussi que ce temps qui défile ne s’arrêtera pas… Que toutes ces sensations et émotions propres à la maternité me manqueront… lorsque mes bras seront plein de mes garçons et mon ventre bien vide…
Alors mon envie est de profiter de tout ça, avant qu’il ne soit trop tard… Profiter de tous ces moments doux, dans une bulle avec les hommes de ma vie…
Ne plus râler quand les petits déboulent dans la chambre le week-end à 7 heures du matin, en pensant avec nostalgie à nos grasses matinées de jeune couple sans enfants…
Mais être réveillée 5 minutes avant eux, grâce aux coups de Monsieur Bébé qui semble vouloir dire Bonjour, et tendre l’oreille pour guetter leur arrivée et avoir droit à son câlin du matin, leurs petits corps encore tous chauds et leurs petits coeurs encore endormis…
Un câlin qui ne durera, dans le meilleur des cas, que quelques minutes avant la, désormais traditionnelle, bataille de polochons du dimanche matin…
Qui se soldera, comme d’habitude, par des parents qui capitulent, et lancent un : « Bon ! On va préparer le p’tit déj’! »
Alors oui c’est sûr, je ne vois plus mes pieds, mais j’en devine deux autres, bien plus petits, quand mon ventre prend des drôles de formes au gré des séances d’étirements de Monsieur Bébé…
Et ça, ça me plait… !